Lauréat du Prix Félix 2018 dans la catégorie Entrepreneur, décerné lundi soir par les associations de CentraleSupelec, Philippe Benquet, le président d’Acorus, est récompensé pour avoir réussi à prouver qu’il est possible d’obtenir, dans le secteur traditionnel du bâtiment, la même courbe de croissance qu’une entreprise de la nouvelle économie.
Philippe Benquet a le profil idéal du lauréat du Prix Félix 2018, dans la catégorie Entrepreneur, décerné lundi soir par les associations de CentraleSupelec. Diplômé de Centrale Paris (1993) et de Sciences Po (1994), il a construit les quatorze premières années de sa carrière au sein des groupes Veolia et Elis, avant de tenter l’aventure entrepreneuriale. Sa motivation : « Mettre en oeuvre réellement une approche managériale différente, fondée sur l’autonomie et l’accompagnement, et prouver son efficacité », explique-t-il. Pour faire sa démonstration, il acquiert en 2010 Acorus, une petite entreprise alors spécialisée dans la rénovation pour le compte de bailleurs sociaux en Ile-de-France. Son audace entrepreneuriale va la transformer en modèle de réussite nationale, avec une courbe de croissance plus caractéristique de la nouvelle économie que d’un secteur traditionnel comme le bâtiment.
Réseau de mini-entreprises
En huit ans, Acorus a vu son effectif décupler de 80 à 880 salariés et son chiffre d’affaires décoller de 24 à 140 millions d’euros en 2018, avec des clients référents tels Aéroports de Paris, Disney ou AXA. Il a réussi en pariant sur la création d’emplois dans un domaine où la sous-traitance est davantage la norme, et en saisissant des opportunités d’acquisition : Peintisol en 2015 et Air Technology en 2017. Il est aussi le précurseur du « lean » dans la construction, une approche visant à identifier et à éliminer les sources de gaspillage.
Mais le président d’Acorus n’a pas donné la pleine mesure de ses ambitions, miroitant 350 millions de chiffre d’affaires et 1.800 salariés d’ici à trois ans. « Maintenant que nous avons un réseau de 100 mini-entreprises autonomes, qui collaborent grâce à un réseau social interne, et les patrons pour les piloter, nous sommes mieux armés en termes de ressources humaines et de plate-forme numérique pour mener des acquisitions dans un secteur qui reste très fragmenté. »
Source : Les Echos, 22/01/2019, par Chantal Houzelle